NOTES AUX ENSEIGNANTS
- L’importance de l’éducation civique et citoyenne
L’éducation civique et à la citoyenneté est désormais un enseignement autonome, dispensé deux heures par semaine au troisième cycle fondamental du système éducatif haïtien. Son objectif est de former des citoyens actifs, responsables et conscients de leurs droits et devoirs. Cet enseignement vise également à cultiver la tolérance, le respect mutuel, et la capacité de vivre ensemble dans une société démocratique ouverte aux diversités culturelles et civilisationnelles.
Cependant, cette éducation ne doit pas être imposée de manière autoritaire. Elle doit s’adresser à la conscience de chaque élève, en le considérant à la fois comme un apprenant et un jeune citoyen. L’école fondamentale, en tant que cellule de base de la démocratie, constitue un cadre privilégié pour cette formation.
- Une approche pédagogique participative
Le manuel proposé ne se limite pas à une compilation de préceptes ou de maximes. Bien qu’il explique avec précision les mécanismes de la vie sociale, son objectif principal est de stimuler la réflexion, de susciter des débats collectifs et d’encourager chaque élève à forger sa propre opinion.
S’appuyant sur des expériences vécues ou connues des élèves, il favorise une pédagogie basée sur des situations concrètes. Il soulève des interrogations, encourage la confrontation des points de vue et guide les élèves dans un processus de réflexion critique. Plutôt que de fournir des solutions toutes faites, il aide à mieux cerner les problèmes, à poser de nouvelles questions, puis à agir de manière autonome à l’issue du processus d’apprentissage.
- Une approche interdisciplinaire et méthodologique
Conformément aux directives du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), ce manuel adopte une approche interdisciplinaire. Il intègre des exemples et des illustrations issues de divers domaines, brisant les cloisonnements artificiels entre les disciplines. Il insiste sur l’acquisition de comportements citoyens et sur la création d’un état d’esprit favorisant l’enquête, le travail sur le terrain et l’utilisation de méthodes actives.
La structure du manuel suit une démarche progressive. Il s’organise autour de huit (8) Unités d’Apprentissage (UA), divisées en huit (8) séquences comprenant chacune trois séances, sauf pour la troisième. Chaque séquence inclut des activités variées : lectures, écoutes, outils de langage, écriture ou trace écrite. Ces séquences sont conçues pour permettre une planification efficace et un apprentissage méthodique.
- Organisation du travail de l’enseignant
Dans ce cas, le travail de l’enseignant s’organise en deux phases clés :
- Phase 1 : Planifier et enseigner selon l’approche par compétences (APC)
L’enseignement proposé s’appuie sur une approche de pédagogie active, structurée autour du modèle innovant des 5E, développé par Rodger Bybee et ses collaborateurs. Ce modèle, reconnu pour son efficacité, constitue une méthodologie progressive et dynamique favorisant l’engagement des élèves et l’acquisition de compétences de manière autonome et durable.
Cette approche pédagogique moderne se substitue aux fonctions pédagogiques traditionnelles :
- Éveil : axé sur la motivation et la découverte.
- Encadrement : centré sur la consolidation et la fixation des acquis.
- Information : orientée vers la synthèse, l’évaluation, la remédiation et la différenciation.
En intégrant les principes des 5E, cette méthode favorise une démarche plus interactive, participative et adaptée aux réalités des élèves, tout en stimulant leur réflexion critique et leur autonomie. Par exemple, un remue-méninges en début de séance permet de recenser les prérequis des élèves et d’adapter l’enseignement à leur niveau cognitif.
Chaque séquence s’appuie sur un équilibre entre savoirs, savoir-faire et savoir-être, complétés par des bilans d’évaluation pour mesurer les acquis.
Outils pédagogiques pratiques pour une planification efficace :
- Travail en séquences : Chaque séquence comprend des activités pédagogiques intégrées telles que la lecture, l’écoute, l’utilisation d’outils de langage, l’écriture ou la trace écrite). Ces activités doivent être soigneusement organisées pour favoriser une progression logique et efficace dans l’acquisition des connaissances et compétences. Pour accompagner les enseignants, ce guide propose des modèles structurés, spécialement élaborés pour simplifier la planification des cours tout en garantissant une approche harmonieuse et méthodique.
- Fiches pédagogiques : Le document inclut des fiches pédagogiques détaillées, conçues comme des outils pratiques pour structurer chaque séance. Elles décrivent avec précision les étapes clés à suivre pour assurer une transmission optimale des savoirs, tout en développant les compétences des élèves. Ces fiches offrent également des orientations stratégiques pour renforcer l’efficacité des pratiques pédagogiques, en proposant des conseils concrets sur l’amélioration des postures professionnelles et des méthodes d’enseignement. Ces outils servent de guide pour adapter les approches pédagogiques aux besoins spécifiques de chaque élève et aux objectifs définis par le programme d’éducation à la citoyenneté.
- Phase 2 : Déroulement de la séance
Pour soutenir l’enseignant dans l’animation de la séance, le modèle suivant, inspiré de Rodger Bybee, est proposé comme un cadre pédagogique clair et progressif pour favoriser un apprentissage efficace et adapté :
Cette première étape du modèle pédagogique 5E consiste à sonder et mobiliser les connaissances antérieures des élèves. L’enseignant suscite leur curiosité, crée de l’émerveillement et déclenche leur intérêt pour le sujet. Il s’agit de capter leur attention et de les amener à réaliser qu’ils possèdent déjà des éléments de réponse ou des pistes de réflexion sur ce qui va être étudié.
Une fois la curiosité des élèves éveillée, la deuxième étape invite ces derniers à approfondir leurs découvertes. Ils manipulent, expérimentent, recherchent et testent de nouvelles idées. C’est le moment où les élèves sont acteurs de leur apprentissage, mettant en pratique et en confrontation ce qu’ils savent déjà, afin de s’approprier progressivement le concept visé.
Durant cette troisième phase, l’enseignant intervient de manière plus explicite afin de préciser, organiser et formuler les notions abordées lors de l’exploration. Il répond aux interrogations des élèves, fournit des explications précises et met en lumière les concepts clés. Cette mise au point leur permet de comprendre le sens global de la leçon, d’intégrer de nouveaux savoirs et de les relier à leurs acquis antérieurs.
La quatrième étape vise à approfondir et à consolider les apprentissages. L’enseignant propose des activités enrichies et différenciées, permettant aux élèves d’approfondir les concepts et de les appliquer dans des contextes variés. En cas de difficultés, l’enseignant adapte son approche en offrant un soutien ciblé. Cette stratégie permet de corriger d’éventuelles incompréhensions, de consolider les acquis et de préparer les élèves à une compréhension plus solide et durable.
Enfin, la dernière phase du modèle 5E se concentre sur la vérification et la mesure de la compréhension des élèves. L’enseignant procède à des évaluations diverses – quiz, examens, travaux pratiques, auto-évaluations guidées par des grilles de critères. Cette étape permet non seulement de mesurer les progrès, mais aussi de favoriser la réflexion des élèves sur leurs propres apprentissages, consolidant ainsi leurs acquis et identifiant les points à améliorer.
A noter que l’ordre des étapes n’est pas figé. L’enseignant peut débuter par l’étape de son choix, en fonction des objectifs fixés et des dynamiques de sa classe. Cette flexibilité permet d’adapter la démarche pédagogique à chaque contexte spécifique pour garantir une progression harmonieuse.
Les auteurs
SOMMAIRE
UA 1 : Qu’est-ce que l’éducation à la citoyenneté ?
Séquence 1 : L’éducation à la citoyenneté
- Séance 1 : L’éducation à la citoyenneté : ce qu’elle est et ce qu’elle n’est pas
- Séance 2 : L’éducation à la citoyenneté à travers le temps : passé et présent
- Séance 3 : L’éducation à la citoyenneté : une discipline interconnectée
UA 2 : La nation haïtienne et l’identité haïtienne
Séquence 2 : Connaître notre identité
- Séance 4 : L’identité d’une personne : une richesse
- Séance 5 : Nation et identité : définitions et portées
- Séance 6 : Nation haïtienne et identité haïtienne : un héritage commun
- Séance 7 : Citoyenne, citoyen : rôles et responsabilités
- Séance 8 : Citoyenneté et nationalité : liens et distinctions
- Séance 9 : Les droits fondamentaux et la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen
- Séance 10 : Les droits et devoirs des enfants et des citoyens
- Séance 11 : L’État : ses représentants, ses lois et le respect de l’ordre public
- Séance 12 : La démocratie : ce qu’elle est et ce qu’elle n’est pas
- Séance 13 : Les origines et les fondements de la démocratie
- Séance 14 : Les droits et devoirs des citoyens dans un État démocratique
- Séance 15 : Solidarité et sécurité collective
- Séance 16 : L’égalité et la justice : principes fondamentaux
- Séance 17 : Les institutions de l’État haïtien et les normes démocratiques
- Séance 18 : Le droit de vote : base de la démocratie
- Séance 19 : Cités unies et villes jumelées : un modèle de prospérité
- Séance 20 : Méthodes et stratégies pour la résolution des conflits
- Séance 21 : La paix et la sécurité : une culture
- Séance 22 : Protéger et valoriser son environnement de vie
- Séance 23 : La destruction des biens publics et privés : un fléau à combattre
- Séance 24 : Respecter et protéger notre environnement
- Séance 25 : Notre environnement : une richesse collective à valoriser
- Séance 26 : Le développement durable et ses objectifs
UA 6 : LA RÉSOLUTION DE CONFLIT ET LE VIVRE ENSEMBLE
FICHE PÉDAGOGIQUE 6.1
Séquence 6 : Vivre en paix commence à l’école
Séance 18 : Le droit de vote : base de la démocratie
PHASE 1 : PLANIFICATION ET ENSEIGNEMENT SELON L’APC
Thème 18 : Le droit de vote : base de la démocratie
Compétences pédagogiques
- Sensibiliser les élèves à l’importance du droit de vote dans une démocratie.
- Expliquer le fonctionnement du processus électoral et son impact sur le renforcement des valeurs démocratiques et du vivre-ensemble.
Ressources préconisées pour la séance
- Matériel de base :
- Tableau ou paperboard pour la présentation des concepts clés et l’animation des discussions.
- Feuilles, crayons, et accessoires pour une simulation de vote (bulletins et urnes).
- Ressources multimédias (facultatif) :
- Vidéo ou support visuel explicatif sur le processus électoral, permettant de rendre le thème plus concret et accessible.
- Infographies ou cartes illustrant des situations de vote dans divers contextes.
PHASE 2 : DÉROULEMENT DE LA SÉANCE
Étape 1 : Introduction au droit de vote
Initier les élèves à la notion de droit de vote, expliquer son rôle central dans une démocratie et renforcer leur compréhension de son importance pour la participation citoyenne.
1) Introduction participative : Exploration des idées préalables
L’enseignant engage les élèves à réfléchir à leur connaissance du droit de vote par une discussion interactive. Les questions posées favorisent l’expression d’idées et permettent de construire sur leurs savoirs préalables :
- Qu’est-ce que le droit de vote, selon vous ?
- Pourquoi certaines personnes choisissent-elles de voter, alors que d’autres s’abstiennent ?
- Comment le droit de vote contribue-t-il au fonctionnement d’une démocratie ?
Valoriser les opinions des élèves tout en orientant la discussion vers les concepts fondamentaux.
2) Présentation des notions clés
L’enseignant explique clairement les concepts avec des définitions adaptées et illustrées comme suit :
- Droit de vote : Le droit de participer activement à la vie publique en élisant ses représentants, tels que les députés ou le président de la République, lors d’élections démocratiques.
- Démocratie : Un système où le pouvoir est exercé par le peuple, à travers des dirigeants élus, garantissant que les décisions prises reflètent la volonté collective.
Exemple concret :
- Illustrer avec une élection réelle, comme les élections présidentielles ou municipales en Haïti, en expliquant les étapes du processus : dépôt des candidatures, campagne électorale, vote et dépouillement.
- Comparer avec un autre pays, comme la France ou les États-Unis, pour enrichir la discussion et montrer les variations dans les systèmes électoraux.
Être de nationalité haïtienne.
- Avoir atteint l’âge légal de 18 ans.
- Être inscrit sur les listes électorales.
- Ne pas avoir été privé de ses droits civiques.
- Organisation des élections : Les élections se déroulent selon un calendrier préétabli, garantissant une régularité et une stabilité démocratique. Par exemple, en Haïti, les élections présidentielles ont lieu tous les cinq ans, permettant un renouvellement du mandat et une continuité institutionnelle.
- Participation des citoyens : Les électeurs se rendent dans les bureaux de vote désignés pour exercer leur droit de choisir, parmi plusieurs candidats, ceux qui représenteront leurs intérêts.
Cette démarche leur permet d’influencer directement les décisions qui affectent leur quotidien et l’avenir du pays.
- Caractère secret du vote : Le vote est strictement confidentiel, ce qui signifie que l’identité des choix exprimés par les électeurs est protégée. Ce principe fondamental assure la liberté d’expression, évite les pressions extérieures, et renforce la confiance dans le processus électoral.
- Principe du suffrage universel : Le suffrage universel garantit l’égalité entre tous les citoyens éligibles. Il reconnaît le droit de vote à chaque adulte en règle, indépendamment de son genre, de son origine ethnique, sociale ou culturelle. Ce principe reflète les valeurs fondamentales de justice et d’inclusion, essentielles au fonctionnement d’une véritable démocratie.
- Élections présidentielles : Élection du chef d’État.
- Élections législatives : Élection des députés et sénateurs qui siègent au Parlement.
- Élections municipales : Élection des autorités locales, comme les maires.
L’enseignant insiste sur le fait que :
- Le droit de vote est l’un des piliers de la démocratie, car il permet à chaque citoyen de participer à la gestion du pays.
- Il offre à chacun une voix dans les décisions collectives, contribuant ainsi à l’égalité et à la justice sociale.
- Il est le garant d’une société où le pouvoir appartient réellement au peuple
Exemple pratique : En l’absence de vote, des décisions pourraient être imposées sans consultation, ce qui affaiblirait la démocratie et l’égalité des droits.
Conclusion provisoire : « Le droit de vote, c’est bien plus qu’un privilège : c’est un moyen puissant pour permettre à chaque citoyen de contribuer activement à bâtir une société équitable et inclusive. »
- Des idées concrètes de projet pour la classe.
- Ou leurs candidatures pour devenir le « représentant de la classe ».
L’objectif est de stimuler leur créativité et leur engagement tout en valorisant leur capacité à défendre une cause ou une idée.
- Distribuer des bulletins de vote et installer une urne (boîte) pour respecter le principe du vote secret.
- Les élèves cochent leur choix sur le bulletin et le déposent dans l’urne.
L’objectif est de reproduire un cadre formel qui reflète les principes démocratiques, notamment le suffrage universel et la confidentialité.
- Compter les votes devant les élèves pour garantir la transparence.
- Annoncer le résultat en expliquant que la décision de la majorité est respectée dans un cadre démocratique.
L’objectif est de souligner l’importance de l’acceptation des résultats comme fondement de la stabilité démocratique.
- Comment vous êtes-vous sentis en votant ?
→ Mettre en avant le sentiment d’appartenance et de responsabilité citoyenne.
- Pourquoi est-il important de respecter le choix de la majorité ?
→ Discuter du rôle du vote dans la prise de décisions collectives et dans la paix sociale.
- Est-ce que tout le monde a eu une chance équitable de participer ?
→ Faire émerger les notions d’égalité et d’inclusion dans le processus démocratique.
Message final – Encouragement à la citoyenneté :
Terminer la séance avec un mot inspirant :
« Même si vous ne pouvez pas encore voter, vous êtes déjà des citoyens en devenir. Chaque activité comme celle-ci vous prépare à exercer pleinement vos droits et devoirs dans l’avenir. Le vote n’est pas seulement un droit, c’est aussi une responsabilité et un moyen puissant de défendre vos valeurs et vos idées. Prenez-en soin, car il est la clé pour construire une société juste et équitable. »
- Étape 3 : Notes de cours (référez-vous au manuel de l’élève, en version papier).
- Étape 4 : Activités de prolongement (référez-vous au manuel de l’élève, en version papier).
FICHE PÉDAGOGIQUE 6.2
Séquence 6 : Vivre en paix commence à l’école
Séance 19 : Cités unies et villes jumelées : un modèle de prospérité
PHASE 1 : PLANIFICATION ET ENSEIGNEMENT SELON L’APC
Thème 19 : Cités unies et villes jumelées : un modèle de prospérité
Compétences pédagogiques
- Initier les élèves à la notion de jumelage entre villes
- Expliquer et analyser l’importance de la coopération entre villes et les avantages concrets qu’elle apporte.
Ressources préconisées pour la séance
- Cartes géographiques : monde, Europe, ou tout autre continent pertinent selon le contexte d’apprentissage.
- Tableau ou paperboard : pour structurer et noter les idées principales durant les échanges et discussions.
- Matériel pour les activités : feuilles, crayons, et supports créatifs pour des exercices pratiques.
- Exemples concrets de jumelage : cartes des villes jumelées, photos illustratives, articles de presse, vidéos explicatives ou tout autre document enrichissant.
- Vidéos ou documentaires (facultatifs) : contenu audiovisuel engageant pour illustrer de manière dynamique le concept de jumelage et ses impacts positifs.
PHASE 2 : DÉROULEMENT DE LA SÉANCE
Étape 1 : Susciter l’intérêt et introduire le concept des villes jumelées
Susciter l’intérêt des élèves pour le concept de villes jumelées, les amener à réfléchir sur l’importance de la coopération internationale et établir une base pour les activités à venir.
L’enseignant engage les élèves à travers des questions ouvertes pour stimuler leur curiosité et activer leurs connaissances préalables :
- Avez-vous déjà entendu parler des « villes jumelées » ?
- Que pensez-vous qu’une « ville jumelée » signifie ?
- Pourquoi, selon vous, une ville pourrait-elle se jumeler avec une autre ?
- Présentation du concept : « Ville jumelée » et coopération internationale
Une ville jumelée est une ville ayant établi un partenariat officiel avec une autre ville, souvent située dans un autre pays, dans le but de favoriser des échanges culturels, éducatifs, économiques et sociaux. Ce jumelage contribue à la coopération internationale, à la compréhension mutuelle et au renforcement des liens d’amitié entre les populations.
Exemples concrets :
- Bordeaux (France), jumelée avec San Diego (États-Unis) : coopération culturelle et économique.
- Paris (France), jumelée avec Rome (Italie) : échanges culturels et touristiques.
L’enseignant explique le processus de jumelage, ses étapes (accord officiel, identification des objectifs communs, mise en œuvre des projets) et son importance pour les communautés concernées.
2. Exploration des raisons du jumelage des villes :
L’enseignant guide les élèves pour identifier et comprendre les objectifs clés du jumelage :
- Échanges culturels : Les villes jumelées organisent des festivals, des expositions, et des événements pour promouvoir leurs cultures respectives (arts, musique, cuisine, traditions).
- Échanges éducatifs : Programmes d’échanges scolaires pour permettre aux élèves et enseignants de découvrir de nouveaux environnements et méthodes pédagogiques.
- Partage de bonnes pratiques : Collaboration sur des solutions à des défis communs, comme la gestion des déchets, l’aménagement urbain, la sécurité publique, ou le développement durable.
- Solidarité internationale : Les villes jumelées s’entraident en cas de crises (catastrophes naturelles, projets humanitaires) ou collaborent sur des projets de développement à long terme.
Exemples d’échanges réalisés :
- Voyages scolaires : Organisation d’échanges entre élèves de villes jumelées pour des séjours culturels ou éducatifs.
- Projets environnementaux : Coopération pour améliorer le recyclage, développer les transports en commun ou protéger la biodiversité locale.
- Initiatives sportives : Compétitions ou échanges sportifs pour promouvoir l’amitié et l’entraide.
3. Discussion collective : Importance et application du jumelage
L’enseignant anime une discussion pour approfondir la réflexion :
- Pourquoi est-il important de découvrir d’autres cultures ? Permet de dépasser les préjugés, de renforcer la tolérance et d’enrichir sa perspective.
- Comment ces échanges aident-ils à mieux vivre ensemble ? Ils favorisent l’empathie, la compréhension mutuelle et l’apprentissage collaboratif.
- Comment appliquer ce concept en Haïti ? Identifier les avantages qu’un jumelage entre une ville haïtienne et une autre ville pourrait apporter (ex. : gestion des ressources naturelles, promotion de la culture locale).
Exemple spécifique :
Proposer une réflexion sur un jumelage entre une ville haïtienne (ex. Port-au-Prince) et une ville voisine de la République Dominicaine (ex. Santo Domingo) pour promouvoir :
- La protection des ressources naturelles partagées (rivières, montagnes).
- Des échanges culturels et éducatifs pour surmonter les barrières historiques et politiques entre les deux nations.
1. Formation de groupes : L’enseignant divise la classe en petits groupes de 4 à 5 élèves. Chaque groupe reçoit une ville jumelée choisie parmi une liste proposée ou sélectionnée par les élèves eux-mêmes.
2. Tâches de recherche : Chaque groupe effectue des recherches sur la ville jumelée attribuée en se basant sur les éléments suivants :
- Localisation géographique : Où se situe la ville sur une carte ? Quelle est sa taille, son climat, ou ses spécificités géographiques ?
- Culture et identité : Quelles sont les particularités culturelles de cette ville (cuisine, traditions, monuments célèbres, festivals) ?
- Projets de jumelage réalisés : Quels types de projets ont été menés grâce au jumelage (ex. : échanges scolaires, coopération environnementale, événements culturels) ?
- Modes d’échange : Comment les échanges entre les deux villes ont-ils été organisés (voyages, rencontres, partenariats à distance) ?
3. Production et restitution : Chaque groupe synthétise ses recherches et prépare une présentation sous l’une des formes suivantes :
- Carte ou affiche illustrée : Indiquant les caractéristiques principales de la ville jumelée.
- Diaporama : Structurant les informations de manière visuelle et concise.
- Exposé oral : Présenté devant la classe avec des supports visuels pour appuyer leurs propos.
4. Partage : Les groupes présentent leurs travaux devant la classe pour permettre un échange de connaissances entre les élèves.
Activité 2 : Imaginer un projet de jumelage
Encourager les élèves à utiliser leur créativité pour concevoir un projet de jumelage fictif répondant à des besoins spécifiques ou intérêts communs entre leur ville et une ville étrangère.
Instructions pour les élèves :
- Réflexion par groupe : Chaque groupe propose un projet de jumelage entre leur propre ville (ou une ville haïtienne de leur choix) et une ville étrangère.
- Éléments à intégrer dans le projet :
- Contexte : Identifier un besoin commun ou une opportunité de collaboration (ex. : protection de l’environnement, échanges éducatifs, développement culturel).
- Objectifs : Quels sont les résultats attendus du jumelage (renforcer les relations culturelles, développer des infrastructures, améliorer les pratiques locales) ?
- Activités proposées : Décrire les actions à mettre en place, comme des échanges scolaires, des projets environnementaux, ou des événements culturels.
- Justification : Expliquer pourquoi ces deux villes ont été choisies et en quoi leur collaboration est pertinente.
Exemple concret pour guider les élèves :
Projet fictif : Jumelage entre Haïti et la France
- Lieux : La rivière Froide (Carrefour) et Bois-de-Chêne (Port-au-Prince) avec la Seine (Paris).
- Idée de projet : Coopération sur la gestion et la protection des ressources hydriques, échanges de bonnes pratiques en urbanisme et sensibilisation à l’environnement par des campagnes éducatives et des expositions culturelles.
3. Production : Chaque groupe rédige une fiche projet ou réalise une présentation visuelle (affiche ou maquette).
4. Restitution et discussion collective : Les groupes présentent leur projet à la classe. L’enseignant anime une discussion pour :
- Identifier les points forts de chaque projet.
- Explorer la faisabilité des idées proposées.
- Souligner l’importance du jumelage pour le développement durable, la paix et la prospérité.
- Étape 3 : Notes de cours (référez-vous au manuel de l’élève, en version papier).
- Étape 4 : Activités de prolongement (référez-vous au manuel de l’élève, en version papier).
FICHE PÉDAGOGIQUE 6.3
Séquence 6 : Vivre en paix commence à l’école
Séance 20 : Méthodes et stratégies pour la résolution des conflits
PHAE 1 : PLANIFICATION ET ENSEIGNEMENT SELON L’APC
Thème 20 : Méthodes et stratégies pour la résolution des conflits
Compétences pédagogiques
- Identifier et comprendre les différentes situations de conflit.
- Comprendre les causes profondes des conflits et appliquer des stratégies pacifiques et constructives pour les résoudre.
Ressources préconisées pour la séance
- Tableau ou paperboard : pour structurer et synthétiser les discussions et idées principales issues des échanges.
- Matériel d’écriture : feuilles et crayons pour les activités d’analyse et de mise en pratique.
- Cartes de scénarios de conflit : cas concrets adaptés au contexte éducatif (par exemple, différends historiques comme celui entre Haïti et la République dominicaine, ou actuels comme la Russie et l’Ukraine, et les tensions entre pays occidentaux et certaines nations).
- Supports audiovisuels (optionnels) : vidéos ou dessins animés illustrant des exemples pratiques de résolution de conflits, permettant d’enrichir les échanges de manière ludique.
PHASE 2 : DÉROULEMENT DE LA SÉANCE
Étape 1 : Comprendre la nature des conflits et leur résolution pacifique
Amener les élèves à reconnaître la nature des conflits et à comprendre l’importance de les résoudre de manière pacifique et constructive, en favorisant un climat harmonieux.
Questions d’ouverture pour stimuler la réflexion et l’implication
Pour engager les élèves et relier le sujet à leurs expériences personnelles :
- Avez-vous déjà été impliqué dans un conflit avec un(e) camarade ?
Encourager un partage d’expériences vécues pour créer un lien direct avec le thème.
- Pouvez-vous décrire ce qui a provoqué ce conflit ?
Amener les élèves à identifier les déclencheurs des conflits.
- Comment réagissez-vous généralement face à un conflit ?
Favoriser une prise de conscience des comportements spontanés.
- Selon vous, pourquoi est-il important de résoudre un conflit de manière calme ?
Mettre en lumière les avantages de la gestion pacifique des conflits.
Définitions pour construire une compréhension partagée
- Conflit : Un conflit est une situation qui survient lorsque deux ou plusieurs personnes ont des idées, des besoins ou des intérêts opposés. Cela peut se manifester par un désaccord, une dispute ou une incompréhension.
- Résolution de conflit : La résolution de conflit consiste à trouver une solution pacifique et respectueuse qui met fin aux désaccords. Elle repose sur l’écoute, le dialogue et la collaboration pour parvenir à un accord mutuellement acceptable.
- Les conflits sont normaux : Ils font partie des relations humaines et ne sont pas forcément négatifs, car tout contact humain donne toujours naissance à des conflits.
- Les conflits bien gérés renforcent les liens : Lorsqu’ils sont résolus de manière constructive, les conflits peuvent améliorer la compréhension mutuelle et la coopération.
- Les stratégies pacifiques favorisent la sérénité : Adopter une attitude calme et respectueuse permet de maintenir une ambiance positive et des relations harmonieuses.
- Les malentendus : Des conflits peuvent apparaître lorsque les gens interprètent mal ce que les autres disent ou veulent. Exemple : Une personne peut penser que quelqu’un l’a ignorée, alors qu’il s’agissait simplement d’un oubli involontaire.
- Les différences d’opinions : Chaque individu a une perception unique et des croyances propres, ce qui peut entraîner des désaccords. Exemple : Une dispute peut naître parce que deux élèves ne sont pas d’accord sur les règles d’un jeu.
- Les intérêts opposés : Lorsque deux personnes veulent la même chose ou ont des besoins incompatibles, cela peut générer un conflit. Exemple : Deux camarades se disputent un livre ou une place dans une activité.
- Les émotions fortes : La colère, la frustration ou la jalousie peuvent exacerber une situation et déclencher des conflits. Exemple : Un élève peut réagir de manière impulsive en raison d’un sentiment d’injustice.
- Les besoins non exprimés ou ignorés : Un conflit peut émerger lorsque les attentes ou les besoins d’une personne ne sont pas pris en compte. Exemple : Un élève peut se sentir exclu parce qu’il n’a pas été invité à participer à un groupe.
- Qu’est-ce qui a déclenché le conflit ?
- Comment ont-ils réagi sur le moment ?
- Quelles émotions ont-ils ressenties ?
Exemple de questions clés :
- « Avez-vous déjà vécu un conflit avec un membre de votre famille ou un ami ? Quel en était la cause ? »
- « Qu’est-ce qui aurait pu être fait pour éviter ce conflit ? »
- Maintenir un contact visuel et une posture d’écoute.
- Reformuler ce que l’autre exprime pour montrer que vous avez compris.
- Ne pas juger ni interpréter trop rapidement.
« Pourquoi es-tu en colère ? Peux-tu m’expliquer ce que tu ressens ? »
2. Exprimer ses propres sentiments avec calme : Encourager une communication claire et non violente où chacun exprime ses émotions sans accuser ni blâmer l’autre.
Démarche :
- Utiliser des phrases en « je » pour éviter de pointer l’autre du doigt.
- Nommer les émotions ressenties pour favoriser l’empathie.
Exemple : Je me sens frustré parce que j’ai l’impression que tu prends toujours la première place sans me demander mon avis.
3. Chercher ensemble des solutions possibles
Collaborer pour identifier des options acceptables pour toutes les parties. Cette étape favorise la créativité et la coopération.
Démarche :
- Proposer plusieurs solutions pour élargir les possibilités.
- Évaluer ensemble les avantages et inconvénients de chaque solution.
Exemple pratique : Comment pourrions-nous résoudre ce problème ? Peut-être pourrions-nous jouer à tour de rôle ou choisir un autre jeu.
4. Accepter un compromis
Apprendre à faire des concessions est essentiel pour arriver à une solution équilibrée où chacun se sent respecté.
Démarche :
- Identifier les points sur lesquels chaque partie peut céder.
- S’assurer que la solution retenue est équitable et réalisable.
Exemple : D’accord, tu peux jouer avec le jouet maintenant, et je l’utiliserai après. Est-ce que cela te convient ?
5. Respecter l’accord trouvé
Une fois un compromis établi, chaque partie doit s’engager à le respecter pour maintenir la confiance et éviter que le conflit ne ressurgisse.
Démarche :
- Établir des règles claires pour la mise en œuvre de l’accord.
- Vérifier que tout le monde est satisfait et prêt à respecter ce qui a été décidé.
Exemple : Nous avons convenu de jouer à tour de rôle. Si cela ne fonctionne pas, nous en reparlerons calmement.
Discussion participative pour appliquer ces étapes aux expériences personnelles
Activité guidée :
- Demander aux élèves de réfléchir à un conflit récent qu’ils ont vécu.
- Poser les questions suivantes :
- Quelles étapes de résolution ont été suivies (ou pas) ?
- Qu’est-ce qui aurait changé si toutes ces étapes avaient été appliquées ?
- Quelle solution aurait pu mieux convenir à tout le monde ?
- Élève A : Je me suis disputé avec mon frère parce qu’il a pris mon jeu sans demander.
- Enseignant : Quelle étape aurais-tu pu suivre pour résoudre le conflit ? Peut-être aurais-tu pu écouter pourquoi il a pris le jeu et lui expliquer calmement comment cela te faisait sentir ?
Étape 2 : Activités pratiques pour renforcer les compétences en gestion de conflit.
a. Formation des groupes :
- Diviser la classe en petits groupes de 3 ou 4 élèves pour favoriser une participation active et permettre une interaction efficace entre les membres.
b. Distribution des scénarios :
- Fournir à chaque groupe un scénario réaliste et adapté à leur contexte, reflétant des situations courantes de conflit.
Exemples de scénarios :
- Deux amis se disputent l’utilisation d’un jeu vidéo.
- Deux voisins veulent utiliser la même place de parking.
- Des camarades d’équipe ne s’accordent pas sur la répartition des tâches pour un projet scolaire.
- Un élève se sent exclu par ses pairs et cela crée une tension.
c. Mise en scène :
- Chaque groupe doit jouer son scénario en suivant les 5 étapes de résolution de conflit :
- Écouter activement : Permettre à chaque partie de s’exprimer.
- Exprimer ses propres sentiments : Communiquer ses émotions sans blâmer.
- Chercher des solutions : Proposer et évaluer ensemble des options.
- Accepter un compromis : Trouver une solution qui satisfait les deux parties.
- Respecter l’accord : S’engager à mettre en œuvre la solution trouvée.
d. Temps imparti :
- Accorder environ 10 minutes par groupe pour la préparation et la mise en scène de leur simulation.
2) Présentation et retour collectif
a) Présentation des scénarios :
- Chaque groupe expose brièvement son scénario, la dynamique du conflit, et la solution qu’ils ont adoptée.
b) Analyse collective :
- Après chaque présentation, ouvrir un espace de discussion avec l’ensemble de la classe :
- Les étapes ont-elles été correctement suivies ?
- La solution trouvée était-elle juste et équilibrée ?
- Auriez-vous proposé une autre solution ? Si oui, laquelle et pourquoi ?
3) Débriefing et consolidation des apprentissages
- Analyse des solutions :
- Identifier les points forts et les limites des solutions proposées.
- Souligner l’importance de suivre chaque étape pour garantir une résolution équitable et respectueuse.
- Poser des questions pour approfondir la réflexion :
- Quels défis avez-vous rencontrés en jouant votre rôle ?
- Qu’avez-vous appris sur l’écoute et l’expression des émotions ?
- Pensez-vous que cette méthode peut s’appliquer dans votre vie quotidienne ?
3. Valorisation des élèves :
- Féliciter chaque groupe pour sa participation et sa créativité dans la recherche de solutions.
- Inviter chaque élève à proposer une règle ou un principe qu’il juge utile pour résoudre un conflit calmement.
- Donner des exemples pour inspirer leurs réflexions :
- Ne jamais crier ou insulter.
- Écouter l’autre sans interrompre.
- Utiliser un ton respectueux.
- Chercher une solution qui convienne à tout le monde.
- Accepter de s’excuser si l’on a tort.
c. Discussion guidée :
- Poser des questions pour approfondir les réflexions des élèves :
- Pourquoi est-il important d’écouter avant de répondre ?
- Que peut-on faire pour éviter que les émotions prennent le dessus ?
- Comment montrer que l’on respecte les sentiments de l’autre ?
2) Élaboration de la charte : Un engagement collectif
a. Recueil des propositions :
- Noter chaque règle ou principe proposé par les élèves sur le tableau.
- Regrouper ou reformuler les idées similaires pour créer un document clair et structuré.
b. Validation collective :
- Lire les règles à haute voix et demander à la classe de valider ou d’ajuster les propositions si nécessaires.
c. Création de la charte :
- Transcrire la liste finale sur une grande affiche ou un document numérique à afficher en classe.
d. Signature du pacte :
- Chaque élève signe la charte pour marquer son engagement à respecter les principes établis.
- L’enseignant peut également signer pour symboliser son rôle de guide et de médiateur dans la gestion des conflits.
Mise au point : Renforcer les apprentissages
Récapitulatif de l’enseignement :
- Rappeler les points clés de la séance :
- Les conflits sont inévitables mais peuvent être gérés de manière positive.
- L’écoute, l’expression des sentiments, la recherche de solutions et le compromis sont essentiels.
- Une gestion pacifique des conflits contribue à maintenir des relations harmonieuses et respectueuses.
Message final de valorisation :
- Écouter l’autre sans interrompre.
- Utiliser un ton calme et des mots respectueux.
- Expliquer ses émotions sans accuser.
- Chercher des solutions ensemble.
- Accepter les compromis équitables.
- S’excuser si nécessaire et respecter les accords trouvés.
- Demander l’aide d’un médiateur si le conflit devient trop difficile à gérer seul.
(Signatures des élèves et de l’enseignant)
- Étape 3 : Notes de cours (référez-vous au manuel de l’élève, en version papier).
- Étape 4 : Activités de prolongement (référez-vous au manuel de l’élève, en version papier).
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